Des comportements ont commencé à m’échapper, et ce de plus en plus souvent, au point que les Violences Educatives Ordinaires (VEO) sont petit à petit venues faire partie de mon quotidien.
Des haussements de ton, des cris qui sont allés à plusieurs reprises jusqu’aux hurlements, des réprimandes, des gestes brusques parfois aussi (comme attraper et contenir trop fort les mains, arracher brutalement un objet des mains, ou pousser à l’en faire tomber par terre 💔 ).
J’étais épuisée, dépassée, enfermée dans certains schémas délétères sans même en avoir pleinement conscience, et surtout, déconnectée de mon fils, de ses besoins, de ce qu’il essayait de m’exprimer.
Alors oui, en théorie, je pratiquais la « parentalité positive ».
Sauf que telle que je la « pratiquais », cela ne pouvait pas fonctionner.
Il me manquait des clés essentielles.
Je n’avais pas fait le travail sur moi-même nécessaire.
Je ne comprenais pas mes réactions excessives, les mécanismes à l’origine.
Je n’avais pas soigné mes blessures du passé.
Je n’avais pas reconditionné mon cerveau pour sortir de mes réactions automatiques issues de ce passé.
Je ne parvenais pas à analyser de manière constructive les situations critiques à froid pour en sortir.
Je ne m’accordais pas assez de temps pour moi.
Je n’exprimais pas assez clairement mes besoins à ma famille comme à moi-même.
J’avais tendance à « prendre sur moi » et contenir mes émotions pour ne pas crier, au lieu de les libérer d’une manière saine (ce qui est la meilleure manière de finir par craquer, avec l’effet cocotte-minute…).
Il est vrai que je ne punissais pas.
J’essayais de mon mieux d’accompagner les tempêtes émotionnelles, et la plupart du temps j’y arrivais plutôt bien même.
Et je ne criais pas consciemment, jamais « par principe éducatif ».
Mais à côté de ça, je « craquais » souvent, car je me faisais rattraper par mes automatismes.
Parce que le travail ne se faisait qu’en surface.
J’avais aussi tendance parfois à chercher à changer le comportement de mon fils par des « stratagèmes », avec des techniques trouvées dans les livres, sans me remettre en question ni vraiment m’interroger sur la cause de ces comportements.
Donc quand un problème plus « difficile » (de mon point de vue) se posait, j’étais incapable de gérer. Surtout s’il venait toucher un point sensible chez moi (dont j’ignorais encore l’existence).
Je ne pouvais pas accueillir la vague. Je ne parvenais pas à prendre le recul nécessaire.
La rage s’emparait de moi.
Je réagissais au quart de tour, de manière impulsive.
Parfois même explosive avec des hurlements, des gestes brusques.
Concernant ces « gros craquages » (c’était comme tels que je percevais mes crises de rage), j’étais à chaque fois horrifiée, je m’effondrais a posteriori.
Je culpabilisais énormément. Je me promettais de ne pas recommencer… jusqu’à la prochaine fois. Car malgré toute ma bonne volonté, je ne parvenais pas à les faire disparaitre de nos vies.
Les mêmes scènes se répétaient, parfois au détail près.
Je me sentais en échec et impuissante.
A côté de cela, je ne comprenais plus mon enfant.
Je m’éloignais petit à petit de lui sur le plan émotionnel.
D’ailleurs, arrivé à un certain point, il était de plus en plus fréquent que lors de ses tempêtes émotionnelles, je ne parvienne plus à éprouver de l’empathie envers lui, à me connecter à ses besoins.
Notre relation se détériorait.